11 LISI - Rapport intégré 2024 fonctionnent aujourd’hui de manière autonome y compris la nuit et le week-end. Ces évolutions structurelles ont un impact fort sur les métiers : les opérateurs dont les tâches étaient répétitives et pénibles cèdent la place à des techniciens et des ingénieurs capables de traiter des données et de monitorer des procédés automatisés et complexes. Cette transformation, pour laquelle nous privilégions la formation interne, s’opère de façon positive et rend nos métiers plus attractifs. Comment avancez-vous sur les sujets liés à la décarbonation ? Nous sommes toujours sur la lancée de la stratégie engagée ces dernières années et les choses avancent très positivement. Ces sujets sont très liés à nos innovations produits et process. Le système de fixation OPTIBLIND™ (lire p. 38), qui s’adapte parfaitement à l’architecture des avions du futur beaucoup moins gourmands en énergie, est en phase finale de qualification. Les premières pièces assemblées avec OPTIBLIND™ voleront sur des avions dans les deux ans, une étape décisive pour les équipes. Le procédé TYX, ensuite, qui permet de produire des pièces de structures substituables aux éléments fabriqués jusqu’à présent sur des forges de très forte puissance, offre un gain très important à la fois en énergie et en matière (lire p. 37). Ces avancées, ajoutées aux mesures d’économie et de monitoring que nous mettons en œuvre dans nos usines, nous permettent de réduire sensiblement notre empreinte industrielle. Nous travaillons également avec notre base de fournisseurs de matière – la fabrication de nos matières premières, et en particulier le titane, concentre la plus grande part de nos émissions de CO2 – afin d’engager des démarches pour leur permettre d’optimiser comme nous, leur consommation d’énergie et d’accroître les taux de recyclage. Ces aspects ont également une incidence forte sur nos objectifs de décarbonation. Comment le marché s’est-il comporté en 2024 ? Il est toujours très soutenu, avec plus de 20 % de croissance pour la troisième année consécutive. Les volumes de production et de livraison du dernier trimestre de 2024 ont été supérieurs à ceux de 2019. Le secteur aéronautique mondial reste extrêmement dynamique et les carnets de commandes des deux grands avionneurs Airbus et Boeing offrent une très bonne visibilité à long terme. La croissance devrait se poursuivre en 2025, notamment sur les segments comme le militaire, les hélicoptères, ou l’aviation d’affaires, qui enregistrent également un fort rebond. Encourageante, cette phase d’expansion reste toutefois complexe à gérer. Après les tensions sur l’approvisionnement matière de ces dernières années, qui ont été résorbées, le principal enjeu est désormais de recruter, de former et de retenir une main-d’œuvre qualifiée pour répondre à cette demande. Comment faites-vous face à ces défis ? Nous jouons sur plusieurs axes. Le premier porte sur notre capacité à recruter et à amener les nouveaux collaborateurs au niveau de qualification et de maîtrise requis pour atteindre les standards d’excellence et d’efficacité industrielle attendus par nos clients. Le plan d’embauche et de montée en compétences mis en place après le Covid porte aujourd’hui ses fruits et les effets de ces formations sont clairement visibles, notamment dans les domaines spécialisés. Deuxième axe : le développement de l’automatisation de nos sites, que nous avons engagé dès 2017. De nombreuses lignes de production Interview Emmanuel Neildez Directeur Général EN SAVOIR PLUS Le plan de recrutement que nous avons mis en œuvre pour répondre à la croissance du marché porte aujourd’hui ses fruits”
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